Emploi après 56 ans est-on vraiment inemployable ?

Trouver un emploi après 56 ans n’est pas mission impossible. Non, on n’est pas inemployable passé cet âge, mais il faut reconnaître que les obstacles sont bien réels et que le marché du travail, encore aujourd’hui, n’est pas toujours tendre avec les seniors.

Pourtant, de nombreuses solutions existent pour rester actif, valoriser son expérience et rebondir professionnellement.

Dans l’imaginaire collectif, dépasser la barre des 56 ans sur le marché du travail sonne parfois comme une condamnation à l’inemployabilité. Les offres d’emploi se font plus rares, les entretiens moins nombreux, et le regard des recruteurs semble se durcir.

Pourtant, la réalité est bien plus nuancée. Si les difficultés sont indéniables, elles ne sont pas une fatalité. L’expérience, la compétence et la capacité d’adaptation restent des atouts majeurs, même – et surtout – après 56 ans.

Les chiffres clés de l’emploi des seniors

Avant de plonger dans le vif du sujet, quelques chiffres permettent de poser le décor. Selon les données européennes, le taux d’emploi des 55-64 ans atteignait 55,3 % en 2016, contre 66,6 % pour l’ensemble des 15-64 ans, avec une progression notable chez les femmes. 

Plusieurs seniors 56 ans en networking à un salon

En France, la situation reste contrastée : si l’on observe une amélioration du taux d’emploi des seniors ces dernières années, le chômage et les ruptures de parcours restent plus fréquents à l’approche de la soixantaine.

Dans mon entourage professionnel, j’ai vu des collègues approcher la cinquantaine avec la crainte du couperet. Certains ont effectivement rencontré des difficultés à retrouver un poste après un licenciement, mais d’autres ont su rebondir, parfois dans des secteurs inattendus.

Pourquoi la question de l’inemployabilité se pose-t-elle après 56 ans ?

La question de l’emploi après 56 ans se pose avec acuité pour plusieurs raisons :

  • Les politiques de gestion des âges en entreprise restent perfectibles, malgré les efforts engagés depuis les années 2000.
  • Les représentations sociales sur le vieillissement professionnel sont encore très ancrées : on associe trop souvent l’âge à une moindre productivité ou à une résistance au changement.
  • Les dispositifs de préretraite, bien que moins nombreux qu’avant, ont longtemps contribué à écarter les seniors du marché du travail.

J’ai moi-même ressenti ce basculement autour de la cinquantaine, lors d’un changement de poste. Les regards changent, les questions sur la capacité à s’adapter à de nouveaux outils numériques deviennent plus fréquentes. Pourtant, l’envie de continuer à apprendre et à transmettre n’a jamais été aussi forte.

Un senior de 56 ans assis à son bureau au travail regarde la caméra

Les freins à l’embauche des seniors

Parmi les obstacles identifiés, plusieurs reviennent systématiquement dans les études et les retours d’expérience :

  • Préjugés sur la productivité : On pense souvent, à tort, qu’un salarié de plus de 56 ans serait moins performant ou moins adaptable.
  • Coût salarial : L’ancienneté et l’expérience peuvent se traduire par des prétentions salariales plus élevées.
  • Santé et usure professionnelle : Les employeurs redoutent parfois un absentéisme accru ou une moindre capacité à assumer certaines tâches physiques.
  • Maîtrise du numérique : La transition digitale peut être perçue comme un frein, alors que beaucoup de seniors sont parfaitement à l’aise avec les outils modernes.

Lors d’un atelier de l’association Atout’Âge dans la métropole lilloise, auquel j’ai participé, j’ai été frappé par la diversité des profils : certains étaient en reconversion, d’autres souhaitaient transmettre leur savoir-faire. Tous partageaient la même volonté de rester actifs et utiles.

Les atouts des plus de 56 ans sur le marché du travail

Il est temps de tordre le cou à certains clichés. Les seniors apportent une valeur inestimable à l’entreprise :

  • Expérience et expertise : Des années d’exercice, une vision globale des enjeux, une capacité à anticiper les difficultés.
  • Fiabilité et engagement : Moins enclins à changer de poste, les seniors s’investissent sur la durée.
  • Transmission des compétences : Ils jouent un rôle clé dans la formation des plus jeunes et la pérennisation du savoir-faire.
  • Résilience : Avoir traversé plusieurs crises économiques forge une capacité d’adaptation précieuse.

À titre personnel, j’ai eu la chance de travailler avec un mentor de 62 ans lors d’un projet de transformation digitale. Son recul, sa pédagogie et sa capacité à fédérer l’équipe ont été déterminants pour la réussite du projet.

Un senior de 56 ans face à un responsable RH

Expériences et témoignages : la réalité du terrain

Loin des statistiques, la réalité de l’emploi après 56 ans se vit au quotidien. J’ai recueilli plusieurs témoignages au fil de ma carrière :

  • Claire, 58 ans, ex-cadre RH : Après un licenciement économique, elle a suivi une formation en bilan de compétences. Aujourd’hui, elle accompagne des TPE dans leur gestion du personnel. « J’ai dû me réinventer, mais mon expérience reste mon plus grand atout ».
  • Jean, 60 ans, ouvrier qualifié : Après 35 ans dans la même entreprise, il a été poussé vers la sortie. Grâce à un accompagnement personnalisé, il a retrouvé un poste dans une PME locale, où il forme désormais les jeunes recrues.
  • Sophie, 57 ans, consultante indépendante : Après avoir constaté la frilosité des recruteurs, elle a décidé de se lancer à son compte. « Mes clients apprécient ma capacité à comprendre rapidement leurs enjeux, grâce à mon vécu professionnel ».

Ces parcours montrent que l’inemployabilité n’est pas une fatalité, mais qu’un accompagnement adapté et une bonne dose de détermination sont indispensables.

Les bonnes pratiques pour rester attractif après 56 ans

À la lumière de mon expérience et des retours d’experts, voici quelques leviers efficaces pour maintenir ou retrouver un emploi après 56 ans :

  • Actualiser ses compétences : Se former régulièrement, notamment sur les outils numériques et les nouvelles méthodes de travail.
  • Valoriser son parcours : Adapter son CV, mettre en avant ses réalisations, ses soft skills et sa capacité à transmettre.
  • Entretenir son réseau : Participer à des événements professionnels, des ateliers, des groupes LinkedIn.
  • Être ouvert à la mobilité : Accepter des missions de transition, du temps partiel, du portage salarial ou de la consultance.
  • Soigner son image en ligne : Un profil LinkedIn à jour, des recommandations, des publications régulières.

Un senior de 56 ans regarde face caméra

Personnellement, j’ai constaté que la formation continue et l’ouverture à de nouveaux modes d’organisation (télétravail, missions ponctuelles) permettaient de rester dans la course.

Les dispositifs d’accompagnement et politiques publiques

Les pouvoirs publics, conscients de l’enjeu, ont mis en place plusieurs dispositifs pour favoriser l’emploi des seniors :

  • Diagnostics en entreprise : Pour anticiper l’usure professionnelle et adapter les conditions de travail.
  • Accompagnement collectif : Ateliers, coaching, bilans de compétences.
  • Aides à l’embauche : Incitations financières pour les employeurs recrutant des seniors.
  • Transmission des compétences : Valorisation du tutorat et du mentorat intergénérationnel.

Des initiatives locales, comme celles menées dans la métropole lilloise, montrent que la mobilisation des acteurs (entreprises, services de santé au travail, partenaires sociaux) est essentielle pour faire évoluer les mentalités et les pratiques.

Un senior de 56 ans travaille à son bureau

Conseils pratiques pour retrouver un emploi après 56 ans

Voici quelques conseils issus de mon parcours et de celui de personnes accompagnées :

  • Ne pas se décourager : Les refus font partie du processus, mais chaque entretien est une occasion de progresser.
  • Miser sur la formation : Se spécialiser dans un domaine porteur ou se reconvertir.
  • Cibler les PME et les secteurs en tension : Ils sont souvent plus ouverts à l’expérience.
  • Préparer un pitch efficace : Savoir expliquer en quelques phrases ce que l’on peut apporter à l’entreprise.
  • Faire appel à un coach ou à un réseau d’entraide : Le regard extérieur aide à prendre confiance et à ajuster sa stratégie.

Conclusion

L’emploi après 56 ans n’est ni un mythe, ni un mirage. Certes, le marché du travail reste exigeant et les obstacles sont nombreux, mais l’inemployabilité n’est pas une fatalité. L’expérience, la capacité d’adaptation et la volonté de transmettre sont des atouts majeurs.

Les entreprises ont tout à gagner à miser sur la diversité des âges, et les seniors, à rester acteurs de leur parcours professionnel. À 56 ans et plus, il est toujours possible de rebondir, d’apprendre et de s’épanouir dans une nouvelle aventure professionnelle.

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