
L’aide au coucher et au lever d’une personne âgée repose sur des techniques précises, des règles de sécurité et l’utilisation de matériel adapté pour préserver l’autonomie, prévenir les chutes et soulager les aidants.
Cet article détaille les bonnes pratiques, outils et astuces pour accompagner un senior dans ces gestes quotidiens, en s’appuyant sur l’expérience de soignants et d’aidants à domicile.
Pourquoi l’aide au lever et au coucher est cruciale chez les personnes âgées ?
Le lever et le coucher sont des moments clés de la journée pour une personne âgée. Ces gestes, qui paraissent anodins, peuvent devenir complexes avec l’âge en raison de la perte de mobilité, des douleurs articulaires ou de la peur de tomber.
Mal réalisés, ils exposent le senior à un risque accru de chute, de blessure ou de perte d’autonomie. Pour l’aidant, les mauvaises postures ou le manque de matériel peuvent aussi entraîner des troubles musculo-squelettiques.

Dans mon expérience d’accompagnement à domicile, j’ai constaté à quel point un lever sécurisé et respectueux du rythme de la personne peut changer la journée : moins de stress, plus de confiance, et une meilleure qualité de vie pour tous.
Les risques et enjeux liés à la mobilité des seniors
Avec l’avancée en âge, la mobilité se réduit souvent à cause de :
- Faiblesse musculaire.
- Troubles de l’équilibre.
- Douleurs chroniques (arthrose, rhumatismes).
- Troubles neurologiques (Parkinson, AVC).
- Fatigue ou anxiété.
Ces facteurs rendent les transferts (passage du lit au fauteuil, du fauteuil au lit) plus difficiles et augmentent le risque de chutes, première cause d’accidents domestiques graves chez les personnes âgées.
Les conséquences d’un lever ou coucher mal accompagné
- Chutes et fractures (col du fémur, poignet, etc.).
- Peur de bouger, repli sur soi.
- Escarres et douleurs liées à l’immobilité.
- Epuisement de l’aidant familial ou professionnel.
Les principes de sécurité incontournables
La sécurité est la priorité absolue lors de l’aide au lever et au coucher d’une personne âgée. Voici les règles de base que j’applique systématiquement :
- Préparer l’environnement : dégager la zone, vérifier la stabilité du lit, du fauteuil, enlever les obstacles au sol (tapis, fils électriques).
- Adapter la hauteur du lit : un lit trop bas ou trop haut complique le transfert. Les lits médicalisés permettent un réglage optimal.
- Vérifier les chaussures : privilégier des chaussons antidérapants, bien ajustés.
- Communiquer avec la personne : expliquer chaque geste, respecter son rythme, demander son aide même minime.
- Adopter une bonne posture d’aidant : dos droit, genoux fléchis, utiliser la force des jambes et non du dos.
- Utiliser le matériel adapté : barrières de lit, poignées, lève-personnes, ceintures de transfert.
Anecdote : J’ai accompagné une dame qui avait peur de se lever seule après une chute. En installant une barre d’appui près du lit et en prenant le temps de lui expliquer chaque étape, elle a retrouvé confiance et a pu, petit à petit, se lever en semi-autonomie.

Les techniques d’aide au lever et au coucher
Aide au lever du lit
Préparation :
- S’assurer que la personne est bien réveillée, lui laisser le temps de s’orienter.
- Vérifier que le sol est dégagé, que les chaussons sont à portée de main.
- Si besoin, surélever légèrement la tête du lit.
Étapes :
- Demander à la personne de se tourner sur le côté, jambes repliées.
- Placer une main sur l’épaule, l’autre sur la hanche, et l’aider à pivoter pour passer les jambes hors du lit.
- Encourager la personne à pousser sur ses bras pour se redresser en position assise.
- Laisser le temps de reprendre ses esprits (risque d’hypotension orthostatique).
- Aider à enfiler les chaussons, puis soutenir sous les bras ou avec une ceinture de transfert pour le passage à la station debout.

Aide au coucher
Préparation :
- Vérifier que le lit est à bonne hauteur, que la literie est prête.
- Retirer les obstacles autour du lit.
Étapes :
- Demander à la personne de s’asseoir sur le bord du lit.
- Soutenir le dos et les jambes pour l’aider à pivoter et s’allonger doucement.
- Ajuster les oreillers, la couverture, et s’assurer du confort.
Transferts fauteuil-lit et lit-fauteuil
- Utiliser un disque de transfert, une planche de transfert ou un lève-personne si la personne ne peut pas se lever seule.
- Toujours expliquer chaque étape, encourager la participation active, même minime.
Le matériel adapté pour l’aide au lever et au coucher
L’utilisation de matériel adapté est un atout majeur pour sécuriser les transferts et préserver l’autonomie des personnes âgées.
Barres d’appui et poignées de lit
- Facilitent le redressement et la sortie du lit.
- S’installent facilement sur la plupart des lits.
Lits médicalisés
- Réglables en hauteur, avec barrières de sécurité.
- Préviennent les chutes et facilitent l’intervention de l’aidant.
Ceintures et harnais de transfert
- Permettent de soutenir la personne sans la blesser ni se faire mal soi-même.
- Indispensables pour les transferts difficiles.
Lève-personnes (manuel ou électrique)
- Recommandés pour les personnes très dépendantes ou en perte totale de mobilité.
- Nécessitent une formation à l’utilisation.

Disques et planches de transfert
Aident à pivoter ou glisser du lit au fauteuil, limitant l’effort physique.
Chaussons antidérapants et tapis de sol sécurisés
Préviennent les glissades au lever ou au coucher.
Anecdote : J’ai vu la différence qu’un simple lit médicalisé peut faire : une personne qui avait besoin de deux aidants pour se lever a pu, grâce au réglage en hauteur et à une barre d’appui, retrouver une autonomie partielle et un vrai sentiment de dignité.
5 conseils pour préserver l’autonomie et la dignité
L’autonomie et la dignité sont au cœur de l’accompagnement. Voici quelques principes que j’applique :
- Encourager la participation : même si la personne ne peut pas tout faire seule, chaque geste compte (attraper la barre, pousser sur les bras, etc.).
- Respecter le rythme : éviter de brusquer, laisser le temps de se préparer.
- Adapter l’environnement : éclairage suffisant, objets à portée de main, sonnette d’appel si besoin.
- Valoriser les réussites : féliciter chaque progrès, même minime.
- Préserver l’intimité : fermer la porte, couvrir la personne pendant les transferts.
Formation et accompagnement des aidants
L’aide au lever et au coucher ne s’improvise pas. Il est essentiel que les aidants familiaux ou professionnels soient formés aux bonnes pratiques :
- Formations gestes et postures : proposées par les associations, les centres hospitaliers ou les SSIAD.
- Démonstrations par les kinésithérapeutes ou ergothérapeutes : pour apprendre à utiliser le matériel et à adapter les techniques à chaque situation.
- Groupes de parole et soutien psychologique : pour échanger, partager les difficultés et trouver des solutions ensemble.
Anecdote : Lors de ma première formation gestes et postures, j’ai compris à quel point une mauvaise technique pouvait entraîner des douleurs chroniques chez l’aidant. Depuis, je n’hésite jamais à demander conseil à un professionnel de santé en cas de doute.

Témoignages et retours d’expérience
De nombreux aidants témoignent de l’importance de la préparation et de la communication :
« Au début, aider ma mère à se lever était source de stress pour nous deux. Grâce à une barre d’appui et à des conseils d’un ergothérapeute, elle a repris confiance et moi, j’ai moins mal au dos. »
« Le lève-personne a changé notre quotidien : mon père peut être transféré sans douleur, et je n’ai plus peur de le blesser ou de tomber avec lui. »
Conclusion
L’aide au coucher et au lever d’une personne âgée demande de la préparation, de la technique et de l’écoute.
En respectant les règles de sécurité, en utilisant le matériel adapté et en valorisant l’autonomie de la personne, il est possible de transformer ces moments parfois redoutés en instants de confiance et de bien-être.
N’hésitez pas à solliciter l’avis de professionnels de santé pour adapter les solutions à chaque situation : chaque geste compte pour préserver la qualité de vie des seniors et de leurs aidants.
FAQ
Peut-on aider une personne âgée à se lever sans matériel ?
Oui, mais il est recommandé d’utiliser au moins une barre d’appui ou une ceinture de transfert pour limiter les risques de chute et de blessure, tant pour la personne aidée que pour l’aidant.
Quels sont les signes qu’une personne âgée a besoin d’aide pour le lever ou le coucher ?
Des difficultés à se redresser, des pertes d’équilibre, des chutes récentes, une fatigue inhabituelle ou la peur de se lever seul sont des signaux d’alerte.
Comment choisir le bon matériel d’aide au lever ?
Le choix dépend du niveau d’autonomie, du poids de la personne, de la configuration du logement et des conseils du médecin, du kinésithérapeute ou de l’ergothérapeute.
Où trouver du matériel adapté ?
En pharmacie, chez les fournisseurs de matériel médical, ou via la location auprès de services spécialisés (SSIAD, HAD…).
L’aide au lever est-elle prise en charge par l’APA ou la sécurité sociale ?
Oui, une partie du matériel et des interventions peut être prise en charge selon la situation et le niveau de dépendance.