
Alors que l’inflation persiste en 2025, 20% des seniors de 70 ans et plus estiment ne pas disposer de revenus ou de patrimoine suffisants pour « vivre décemment », selon une étude d’Opinion Way pour Monetivia.
Un chiffre en hausse de 8 points depuis 2022, révélant une précarité grandissante malgré les mesures gouvernementales. Les femmes, les propriétaires et les retraités à faibles pensions sont les plus touchés par cette crise du pouvoir d’achat.
Une précarité qui s’aggrave : Des difficultés financières en nette progression
L’étude menée en 2025 confirme une tendance alarmante :
- 55% des seniors rencontrent des difficultés financières au quotidien, contre 49% en 2022.
- Le manque moyen pour « vivre décemment » s’élève à 626€ par mois, soit 7 500€ par an.
- 47% renoncent à des produits alimentaires, et 60% limitent leurs vacances.
Ces chiffres reflètent l’écart croissant entre les revenus fixes (pensions, retraites) et l’augmentation du coût de la vie, notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’alimentation et des soins de santé.
Pourquoi les seniors sont-ils si vulnérables à l’inflation ?
Des revenus fixes dans un contexte de prix variables
La majorité des seniors dépendent de sources de revenus non indexées sur l’inflation :
- La retraite moyenne en France s’élève à 1 509€ bruts mensuels (Drees, 2022), un montant insuffisant face à une inflation persistante autour de 3% en 2025.
- Seuls 40% des retraités complètent leurs revenus via un patrimoine ou une activité professionnelle.
L’impact disproportionné des dépenses de santé
Les frais médicaux, en hausse de 2,7% sur un an (Kiplinger, 2025), pèsent lourd dans le budget des seniors :
- 25% des femmes de plus de 70 ans reportent ou sautent des soins par manque de moyens.
- Malgré le plafonnement à 2 000€ des frais médicaux annuels (loi Inflation Reduction Act), les dépenses restent élevées pour les pathologies chroniques.
Le cas spécifique des femmes seniors
Les inégalités de carrière se répercutent à la retraite :
- 25% des femmes déclarent ne pas pouvoir subvenir à leurs besoins, contre 14% des hommes.
- Causes : carrières interrompues (enfants, aidantes), temps partiels subis, écarts de salaires historiques.
Témoignage : « Je vis avec 1 200€ par mois, chaque course est un casse-tête »
Marie, 73 ans, ancienne secrétaire médicale à Lyon :
« Avec ma retraite de 1 200€ net, je paie 600€ de loyer, 150€ d’électricité, et il me reste 450€ pour manger et me soigner. Je ne prends plus que des légumes en conserve, et j’ai arrêté mon traitement contre l’arthrose… Trop cher. Si je n’avais pas vendu mon appartement en 2020, je ne m’en sortirais pas. »
Les stratégies des seniors pour survivre à l’inflation
Solutions individuelles : sacrifices et arbitrages
Face à l’urgence, les seniors adoptent des mesures radicales :
- 60% réduisent leurs dépenses de loisirs.
- 30% utilisent des épiceries solidaires ou des paniers alimentaires.
- 15% reprennent une activité professionnelle (étude Silvereco, 2025).
Monetiser son patrimoine immobilier : une tendance en hausse
Avec 72% de propriétaires parmi les plus de 70 ans (INSEE), le logement devient une ressource :
- 17% envisagent une vente en viager pour libérer des liquidités tout en restant chez eux.
- 10% louent une chambre à des étudiants via des plateformes comme Nestenn ou Uniivers.
Que font les pouvoirs publics ?
Mesures récentes et leurs limites
- Revalorisation des pensions : +2,5% en 2025, une augmentation inférieure à l’inflation réelle.
- Chèque énergie : Porté à 277€ pour les ménages modestes, il couvre à peine 20% d’une facture annuelle moyenne.
- MaPrimeAdapt’ : Aide à l’aménagement du logement pour limiter les dépenses énergétiques.
Les propositions des associations
- Supprimer le plafond des cotisations sociales pour augmenter les ressources de l’Assurance retraite.
- Étendre le RSA aux retraités sous le seuil de pauvreté (1 158€/mois en 2025).
Conseils d’experts : comment protéger son pouvoir d’achat après 70 ans
Optimiser ses ressources existantes
- Faire un audit financier avec un conseiller en gestion de patrimoine agréé.
- Souscrire à une assurance obsèques pour éviter des frais imprévus à ses héritiers.
Anticiper les coups durs
- Constituer une épargne de précaution (au moins 3 mois de dépenses).
- Se renseigner sur les aides locales : tarifs sociaux, transports solidaires, etc.
Conclusion : Un enjeu de société majeur
La précarité des seniors n’est pas une fatalité. Elle appelle des réponses structurelles : indexation des pensions sur l’inflation réelle, développement des logements intergénérationnels, et meilleur accompagnement des aidants. En attendant, chaque économie réalisée ou solidarité locale compte. Comme le rappelle Marie : « Sans les repas partagés de ma commune, je ne mangerais pas à ma faim. »
Sources : Études Opinion Way (2025), Drees (2022), INSEE (2025), Silvereco.fr, Kiplinger.com.
FAQ
Pourquoi 20% des seniors déclarent ne pas pouvoir vivre décemment ?
Selon une étude Opinion Way pour Monetivia, 20% des seniors âgés de 70 ans et plus estiment que leurs revenus ou leur patrimoine sont insuffisants pour couvrir leurs besoins essentiels. Cette précarité est exacerbée par l’inflation, qui augmente le coût de la vie, notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’alimentation et des soins médicaux.
Quels sont les principaux défis financiers rencontrés par les seniors ?
Les seniors doivent faire face à plusieurs défis :
- Revenus fixes : La retraite moyenne en France s’élève à 1 509€ bruts mensuels, un montant qui ne suit pas l’évolution des prix.
- Frais médicaux élevés : Les dépenses de santé ont augmenté de 2,7% sur un an, ce qui pèse lourd dans leur budget.
- Coût du logement : Les charges et taxes liées à la propriété continuent d’augmenter, affectant les propriétaires âgés.
Pourquoi les femmes seniors sont-elles particulièrement touchées ?
Les femmes seniors sont plus vulnérables en raison de carrières souvent interrompues ou à temps partiel. En conséquence :
- 25% des femmes déclarent ne pas pouvoir subvenir à leurs besoins, contre 14% des homme.
- Elles perçoivent généralement des pensions plus faibles, ce qui limite leur capacité à faire face aux hausses de prix.
Quelles stratégies adoptent les seniors pour faire face à l’inflation ?
Les seniors mettent en place plusieurs solutions pour compenser leurs pertes financières :
- Réduction des dépenses : 60% limitent leurs vacances et 47% renoncent à certains produits alimentaires.
- Monétisation du patrimoine immobilier : 17% envisagent la vente en viager ou la location d’une chambre à des étudiants pour générer des revenus supplémentaires.
- Reprise d’activité professionnelle : 15% reprennent une activité pour compléter leur pension.
Quelles mesures ont été mises en place par le gouvernement ?
Le gouvernement a introduit plusieurs dispositifs pour soutenir les seniors :
- Revalorisation des pensions : +2,5% en 2025, bien que cette augmentation reste inférieure à l’inflation réelle.
- Chèque énergie : Porté à 277€, il aide à couvrir une partie des factures énergétiques.
- MaPrimeAdapt’ : Aide financière pour adapter les logements et réduire les dépenses énergétiques.
Quels conseils pour protéger son pouvoir d’achat après 70 ans ?
Voici quelques recommandations pratiques pour les seniors :
- Optimiser ses ressources : Faire un audit financier avec un conseiller en gestion de patrimoine.
- Réduire ses frais fixes : Adapter son logement grâce aux aides disponibles comme MaPrimeAdapt’.
- Anticiper les imprévus : Constituer une épargne de précaution équivalente à trois mois de dépenses courantes.
Quelle est l’impact de l’inflation sur le quotidien des seniors ?
L’inflation affecte directement leur qualité de vie :
- Les retraités consacrent une part croissante de leurs revenus aux dépenses essentielles comme l’alimentation, le logement et la santé.
- Près de 86% des seniors craignent une baisse continue de leur pouvoir d’achat, ce qui limite leurs loisirs et leur confort au quotidien.
Quels sont les enjeux sociaux liés à cette précarité croissante ?
La précarité financière des seniors soulève plusieurs défis sociétaux :
- L’importance d’indexer les pensions sur l’inflation réelle pour éviter une perte progressive du pouvoir d’achat.
- Développer des solutions intergénérationnelles comme le logement partagé pour réduire les coûts tout en favorisant le lien social.