Jean-Marie Bigard se confie  sa retraite dévoilée, sa lutte contre l’alcool et ses révélations sur sa famille chez Jordan

Derrière le rire et la provocation, il y a l’homme. Invité le 20 décembre 2024 dans l’émission “Chez Jordan”, Jean-Marie Bigard a livré sans filtre le montant de sa retraite, évoqué son combat contre l’alcoolisme et partagé des confidences rares sur sa famille.

Oui, l’humoriste touche aujourd’hui entre 6 000 et 7 000 euros de retraite par mois, lutte au quotidien contre l’addiction, et porte un regard sincère sur ses liens familiaux. 

Plongée dans l’intimité d’un artiste qui n’a jamais eu peur de se livrer, même sur les sujets les plus sensibles.


Jean-Marie Bigard : une vie de scène, une retraite “confortable” mais loin des millions

L’image que l’on se fait des humoristes à succès est souvent celle d’une vie dorée, où les millions gagnés sur scène garantissent une retraite paisible. Pourtant, la réalité que j’ai découverte – et que Jean-Marie Bigard a lui-même révélée – est bien différente.

Après des décennies à faire rire la France entière, je touche aujourd’hui une retraite de 6 000 à 7 000 euros par mois. Un montant qui peut sembler élevé, mais qui, comparé à ce que j’ai pu gagner au sommet de ma carrière, reste modeste.

Pourquoi ma retraite n’est pas celle qu’on imagine ?

Beaucoup pensent que la retraite des artistes est à la hauteur de leur notoriété. Pourtant, le système français distingue fortement les droits d’auteur des simples cachets d’interprète. Si je n’avais pas écrit mes propres sketchs, ma pension serait tombée à moins de 3 000 euros par mois. 

C’est le statut d’auteur qui me permet aujourd’hui de bénéficier d’un complément non négligeable. Je me souviens encore de cette phrase que j’ai dite à Jordan : “Tu sais pourquoi j’ai une retraite confortable ? Parce que je suis auteur de mes sketchs.”

L’amertume d’un système fiscal “pressant”

Il serait malhonnête de dire que je n’ai pas profité de la vie. Mais je ressens une certaine amertume face à la façon dont le système fiscal français a ponctionné mes revenus.

“Pressé comme un citron”, c’est l’expression qui me vient. Après avoir généré des millions, il ne me reste finalement pas tant que ça. Je n’ai jamais investi dans des yachts ou des villas dans les îles. Je suis locataire, et j’ai même dû quitter un logement plus grand lorsque mes revenus ont baissé.

C’est là qu’on réalise que 50 m² de plus ou de moins, ça change tout au quotidien.


Mon combat contre l’alcool : entre rechutes et promesses

Parler de mon addiction à l’alcool n’a jamais été un tabou pour moi. Au contraire, j’ai toujours pensé qu’en parler pouvait aider d’autres personnes à ne pas tomber dans les mêmes pièges. Sur le plateau de “Chez Jordan”, j’ai raconté sans détour mon parcours, mes rechutes, et la promesse faite à ma femme, Lola Marois.

“J’ai redéconné…” : la réalité de l’addiction

Il y a quelques années, j’ai réussi à tenir un an sans une goutte d’alcool. Mais, comme beaucoup, j’ai cru pouvoir reprendre “juste un verre”. Erreur fatale.

Un verre le midi, un verre le soir… et très vite, les quantités augmentent. J’ai compris, comme le disait mon ami Renaud, que pour un alcoolique, “un verre c’est trop, douze c’est pas assez”. Cette phrase résume à elle seule le piège de l’addiction.

La promesse à Lola : arrêter pour l’amour

À l’aube de 2025, j’ai pris une résolution : arrêter l’alcool, pour moi, mais surtout pour Lola. Je lui ai promis : “Chérie, j’arrête le 2 janvier.” Ce sera mon plus beau cadeau pour elle.

Cette promesse, je la porte comme un engagement public, car je sais que la parole donnée à ceux qu’on aime est souvent la plus forte des motivations.

Les coulisses d’une lutte quotidienne

Vivre avec l’alcoolisme, c’est vivre avec la tentation permanente. J’ai connu les soirées où l’envie de boire était plus forte que tout, les matins où la honte et la culpabilité prenaient le dessus.

Mais j’ai aussi connu la fierté de tenir bon, de me réveiller lucide, de voir la fierté dans les yeux de ma femme et de mes enfants. Ce combat n’est jamais gagné, il se rejoue chaque jour.


Ma famille, mon ancrage : confidences sur mes enfants et mon ex-épouse

On me connaît pour mes blagues, mes coups de gueule, mais rarement pour ma pudeur quand il s’agit de ma famille. Pourtant, chez Jordan, j’ai accepté de lever le voile sur des aspects très personnels de ma vie de père et d’ex-mari.

Sacha, mon fils au Brésil : la distance et la douleur

Mon fils aîné, Sacha, vit au Brésil avec sa mère, mon ex-épouse Claudia. Parler de lui est toujours un peu douloureux, car la distance rend les liens plus fragiles. Je ne voyage qu’en première classe – sinon, je ne voyage pas – et un aller-retour pour le Brésil coûte entre 5 000 et 6 000 euros. Ce n’est pas rien.

Mais voir mon fils, le voir grandir, parler français comme je l’avais promis à sa mère, ça n’a pas de prix.

“C’est un peu douloureux pour moi d’en parler parce qu’en ce moment je n’ai pas [vraiment] de ses nouvelles”, ai-je confié à Jordan.

Mes jumeaux, Bella et Jules : la fierté d’un père

Avec Lola, nous avons eu des jumeaux, Bella et Jules. Ce sont eux qui me donnent la force de continuer à avancer, même quand la vie me bouscule. Sacha me demande souvent des nouvelles de ses frère et sœur. Je garde précieusement des photos de ces moments où mes trois enfants étaient réunis. Ce sont mes trois amours, mon ancrage dans la vie.

La transmission, plus forte que tout

J’ai toujours voulu transmettre à mes enfants le goût de la liberté, de la parole franche, mais aussi le respect des autres. Même à distance, j’essaie d’être un père présent, de leur montrer que, malgré mes failles, je reste là pour eux. La famille, c’est ce qui reste quand tout le reste vacille.


L’argent, la célébrité, et l’après : ce que je retiens

Une retraite “confortable”, mais pas “dorée”

Oui, ma retraite est confortable, mais elle n’a rien à voir avec les sommes que j’ai pu gagner. L’argent, j’en ai vu passer, mais il s’est envolé aussi vite qu’il est venu. Entre le fisc, les dettes, les aléas de la vie, il ne reste que l’essentiel : la passion de la scène, l’amour des miens, et la conscience d’avoir vécu intensément.

L’humilité de l’après

Aujourd’hui, je vis plus modestement. J’ai quitté un grand appartement pour un plus petit. Je ne possède pas de biens luxueux. Mais je suis riche d’autre chose : des souvenirs, des rencontres, des éclats de rire partagés avec le public. Cette humilité, je la revendique. Elle me permet de rester fidèle à moi-même.

L’envie de continuer

Malgré tout, je n’ai pas dit mon dernier mot. L’humour reste ma passion, mon moteur. Tant que j’aurai la force de monter sur scène, je le ferai. Non pour l’argent, mais pour le plaisir de partager, de faire rire, de transmettre. Parce que, finalement, c’est ça, ma vraie richesse.


Conclusion : derrière l’humoriste, l’homme

Ce que j’ai voulu partager chez Jordan, c’est la vérité d’un homme qui, derrière la notoriété et la provocation, cache des failles, des douleurs, mais aussi une immense capacité à aimer et à se battre. Ma retraite, ma lutte contre l’alcool, mes révélations sur la famille : tout cela fait partie de moi.

Et si mon témoignage peut aider, inspirer ou simplement faire réfléchir, alors j’aurai réussi bien plus qu’une simple carrière sur scène.

Crédit photo image en-tête : Alain Zirah, Creative Commons Attribution 2.0 Generic.

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