
La réforme des pensions de 2025 apporte des changements majeurs qui concernent désormais toutes les générations de travailleurs belges, et plus particulièrement celles et ceux dont la carrière a été morcelée, marquée par des temps partiels ou ponctuée de périodes assimilées (maladie, congés pour soins, chômage temporaire).
Comment s’assurer de ne pas voir sa pension réduite par le nouveau malus ? Voici les points clefs à retenir.
Bonus-malus : la nouvelle règle d’or de la pension
Dès 2026, le système de pensions inclura un mécanisme incitatif bonus-malus. Son objectif ? Encourager la prolongation des carrières tout en sanctionnant ceux qui partent trop tôt, notamment si leur carrière n’atteint pas les nouveaux seuils définis :
Pour éviter le malus, il faudra cumuler :
- Au moins 35 années de carrière comprenant chacune au moins 156 jours de travail effectif ou assimilé.
- Et, sur l’ensemble de votre vie professionnelle, au moins 7.020 jours de travail effectif ou assimilé (soit près de 45 années à mi-temps ou 22 ans à temps plein).
Ce seuil vise à ne pas pénaliser les parcours hachés, mi-temps ou ceux des travailleurs ayant connu des interruptions pour raisons justifiées.
Qui risque une pénalité ?
Le malus ne concerne que les personnes qui prennent leur retraite avant l’âge légal (66 ans aujourd’hui, 67 ans à partir de 2030). Si vous atteignez l’âge légal, aucune réduction n’est appliquée.
Vous risquez le malus si :
- Vous prenez votre pension anticipée sans avoir validé à la fois 35 ans de carrière et 7.020 jours effectivement prestés.
- Vous avez alterné emplois précaires, périodes courtes, ou accumulé trop de périodes non assimilées.
Le malus peut atteindre jusqu’à 5% de réduction de pension par année d’anticipation pour les générations les plus récentes, avec une application progressive selon votre année de naissance.
Quelles périodes sont comptées ou non ?
De nombreuses périodes peuvent être assimilées et évitent de pénaliser celles et ceux qui n’ont pas eu une carrière linéaire :
- Die congés de soins (congé parental, crédit-temps pour soins, congé de maternité),
- Die chômage temporaire (économique ou force majeure),
- Die arrêts maladie (neutralisés dans le calcul).
En revanche, certains types de congés, ou des périodes volontaires d’inactivité, risquent de ne pas entrer dans le calcul. Un “pot de 5 jours” a aussi été instauré pour éviter de perdre une année entière pour une poignée de journées manquantes.
Le bonus : valoriser les carrières longues
À l’inverse, toute personne qui continue de travailler après l’âge légal bénéficiera d’un bonus significatif. Celui-ci s’ajoute au montant de base et est conçu pour inciter concrètement à poursuivre une activité professionnelle si la santé et l’emploi le permettent.
Harmonisation entre statuts et cas particuliers
La réforme rapproche progressivement les règles applicables aux employés du privé, indépendants et fonctionnaires. Désormais, le calcul de la pension des fonctionnaires se base sur l’ensemble de la carrière et non plus sur les dix meilleures années, une évolution appliquée de façon très progressive jusqu’en 2062.
Pour certains métiers à régimes spéciaux (cheminots, militaires), l’accès à la pension va être relevé ou aménagé selon la cohorte, mais avec maintien de la possibilité de départ anticipé si les conditions de carrière sont réunies.
Conclusion : Anticipez et agissez
Face à un système plus exigeant sur la longueur et la densité des parcours professionnels, il devient crucial d’anticiper ses choix de carrière et d’analyser ses droits régulièrement. Les cas particuliers restent couverts par des périodes assimilées, mais il est important d’effectuer le point chaque année afin de sécuriser ses trimestres et d’optimiser son accès à la pension sans malus.
Si votre parcours professionnel est atypique, pensez à contacter les services compétents pour un bilan de situation personnalisé et éviter ainsi toute mauvaise surprise au moment de la retraite.
Points à retenir en résumé
- Âge légal maintenu : 66 ans aujourd’hui, 67 ans dès 2030
- Malus uniquement en cas de pension anticipée et de carrière trop courte ou hachée
- Bonus en cas de poursuite d’activité au-delà de l’âge légal
- Périodes assimilées largement prises en compte, mais avec vigilance pour certains congés spécifiques
- Simulation et anticipation essentielles pour les carrières non linéaires ou à temps partiel
Préparer l’avenir prend tout son sens dans le contexte actuel. Prenez le temps de vérifier si votre carrière est assez longue et complète pour profiter pleinement d’une pension sans malus.
